IVG (Interruption Volontaire de Grossesse)/ avortement : Où en est-on en France ?

Le Mercredi 23 Février 2022, le parlement a voté l’allongement du délai de l’IVG chirurgical.
Le délai de recours à l’IVG chirurgical est prolongé de 12 à 14 semaines.
Le Manque de praticiens et la fermeture progressive de centres IVG sont une réalité en France !
Les délais d’accès à un spécialiste sont très longs ; les déserts médicaux ont pignon sur rue ; Les urgences sont aux aboies.
Le système sanitaire est à bout de souffle.
I- Quels sont les différents types d’IVG ?
Il existe 2 types d’IVG :
- IVG médicamenteuse :
Cette technique peut être pratiquée jusqu’à la fin de la 5° semaine de grossesse, c’est-à-dire au maximum 7 semaines après le début des dernières règles. Elle peut être pratiquée dans un établissement de santé ou en cabinet de ville.
Cette méthode est une prise de deux médicaments différents, en présence du médecin durant les consultations. Puis une nouvelle consultation de contrôle pour vérifier que la grossesse a bien été interrompue.
La première consultation : Prise de la Mifépristone soit Mifégyne.
Ce comprimé interrompt la grossesse. La progestérone qui est l’hormone nécessaire au maintien de la grossesse est bloquée et le médicament favorise alors les contractions de l’utérus et l’ouverture du col utérus. Suite à cette étape, des saignements peuvent survenir. Quelque fois, l’œuf peut déjà être évacué.
La seconde consultation : Prise du Misoprostol soit Gymiso de 36 à 48h plus tard.
Ce médicament provoque des contractions et l’expulsion de l’œuf. Les contractions utérines provoquent des douleurs qui ressemblent à celles des règles, tout en étant quelque fois plus fortes. Il y a une prescription d’antalgiques qui agissent sur la douleur.
Suite à la prise du Misoprostol, des saignements peuvent survenir très rapidement, mais parfois plus tardivement.
-Dans 60 % des cas, l’expulsion de l’œuf se produit dans les 4 h suivant la prise du médicament.
-Dans 40 % des cas ; l’expulsion est plus tardive et s’effectue dans les 24 à 72 heures suivant la prise du médicament.
Après l’avortement, des saignements durent pendant une dizaine de jours.
Il faut savoir que cette méthode ne nécessite ni anesthésie, ni intervention chirurgicale puisqu’elle ne consiste qu’à une prise de médicament.
Un moyen de contraception est aussi choisi par la femme durant cette consultation afin d’éviter une nouvelle grossesse non désirée.
La visite de contrôle : Cette visite à lieu entre le 14 ° et le 21 ° jour après la prise du médicament Mifépristone. Elle consiste à vérifier que la grossesse est interrompue et permet ainsi de s’assurer de l’absence de complications.
Un examen de la patiente est fait afin de contrôler l’interruption de la grossesse, une échographie ou un examen sanguin viennent le compléter. S’il y a un échec et que la grossesse se poursuit, il faut donc que la patiente ait recours à la technique chirurgicale.
Cette méthode est efficace à environ 95 % ce qui est plus faible que pour la méthode chirurgicale[1].
- IVG chirurgical :
Elle est pratiquée dans un établissement de santé.
Durant cet acte, l’œuf est aspiré après une dilatation du col de l’utérus. Cette dilatation peut être facilitée par l’administration d’un médicament.
L’anesthésie peut être locale ou générale. C’est le médecin et la femme qui choisissent la meilleure méthode.
L’hospitalisation n’est pas très longue même pour une anesthésie générale, elle ne dure que quelques heures. L’intervention est pratiquée dans un bloc opératoire et dure approximativement 10 minutes.
Une visite de contrôle est prescrite 14 à 21 jours après l’intervention. Le spécialiste regarde s’il n’y a pas de complications. Lors de cette visite, il vérifie que la femme dispose d’un moyen de contraception adapté à la situation et il se doit de proposer à la femme un entretien psycho-social, si elle le souhaite.
Au niveau de l’efficacité de cette méthode, le taux d’échec est très faible, cette méthode est fiable à environ 97.7 %.[2]
II-Comment a évolué l’IVG depuis 1975 ?
- Autorisation de l’IVG dans un délai de 10 semaines
La Loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de la grossesse-Loi Simone Veil autorisait l’avortement dans un délai de 10 semaines après simple demande à un médecin.
Elle était la réponse aux avortements clandestins pratiqués par des femmes au péril de leur vie.
L’IVG a connu depuis 1975 une évolution remarquable.
- Suppression de l’élément détresse
La LOI n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a supprimé l’élément « détresse » des conditions de recours à l’IVG. Elle a étendu le délit d’entrave à l’IVG à l’accès à l’information sur l’IVG.
- Suppression du délai de réflexion et autorisation d’IVG médicamenteuses par les sage-femmes
La LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé a supprimé le délai minimal de réflexion d’une semaine. Elle permet également aux sages-femmes de pratiquer des IVG médicamenteuses et aux centres de santé de pratiquer des IVG instrumentales.
- Allongement du délai de l’IVG de 10 à 12 semaines
Loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception a allongé le délai de l’IVG de 10 à 12 semaines.
- Allongement du délai de l’IVG de 12 à 14 semaines
vote en Février 2022
L’évolution de l’IVG est loin d’être achevée…
[1]-https://sites.google.com/site/levolutiondelivg/ivg/les-types-d-ivg
[2]-https://sites.google.com/site/levolutiondelivg/ivg/les-types-d-ivg